La menace vient aussi du large!

Comment protéger le lido palavasien ?
Cette question a été maintes fois soulevée au cours des années et de nombreuses études ont été réalisées. En effet, le lido, très fin, souffre ponctuellement d’érosion. Les tempêtes successives ont pour effet d’ouvrir les graus (qui se referment rapidement), d’éroder le lido par submersion et franchissement, d’araser les dunes, d’étaler dans les étangs d’importants volumes de matériaux. Le lido palavasien est donc menacé de disparaître et les étangs qu'il protège de se colmater, de manquer d'oxygène ou de disparaître. Il existe quatre options d’aménagements différentes qui pourraient apporter une solution au problème rencontré.
- La première consiste à abandonner le lido. Celui-ci, en évoluant donc de façon naturelle, disparaîtrait très probablement. La côte redeviendrait une côte sans étang, la mer remontant alors plus haut dans les terres. Dans ce cas, nous constaterions une modification de l’écosystème de l’étang voire sa disparition. Le canal serait alors menacé, les plages et stations balnéaires disparaîtraient, les terres agricoles du Nord se saleraient. Les conséquences écologiques, agricoles, économiques et touristiques seraient catastrophiques.
- Nous pourrions aussi construire des ouvrages de protection du type épis et brise-lames. Toutefois, ceux-ci modifieraient l’aspect de la plage, tout en tendant à la figer dans une position artificielle, et donc précaire à long terme. Ce type d’aménagement permet de lutter contre une érosion locale, mais pas globale. A terme, ces aménagements deviendraient inefficaces. En effet, le lido souffrant d’érosion globale, cela signifie que la granulométrie des sables diminue. Ceci a pour conséquence directe une diminution de la pente de la plage qui deviendrait horizontale. Les épis seraient alors contournés par la plage (c’est ce qui s’est passé pour 40% des 45 épis de la plage de la Camargue Gardoise lors de la dernière tempête). De plus cette solution est onéreuse.
Nous pourrions engraisser la plage régulièrement et construire des brise-lames. En plus de présenter le problème de l’inefficacité des brise-lames en temps de tempêtes, cette solution impose de trouver une étendue de sable, de granulométrie identique et suffisamment vaste pour pouvoir en prélever une partie. Ceci pose alors des problèmes écologiques (présence éventuelle d’herbiers) mais aussi financiers.
Nous pourrions enfin reconstruire le cordon littoral, le renforcer de l’intérieur sans que cela ne vienne modifier l’apparence du milieu tel qu’il est aujourd’hui. Nous n’introduirions alors aucun ouvrage visible. Nous allons développer cette solution que la SOGREAH a retenue et étudiée plus en détails.
En effet cette solution présente les avantages suivants :
- Maintien du milieu naturel et impact sur le paysage inexistant
Aménagement peu coûteux pouvant utiliser les matériaux extraits du canal ou des étangs qui se colmatent (sable limoneux)
Elle présente aussi quelques inconvénients, entre autres il faudra une surveillance régulière de l’ouvrage car le lido est naturellement mouvant.
Cet ouvrage a pour but d’éviter que les tempêtes qui franchissent le lido ne l’endommagent systématiquement. L’ouvrage est décrit comme suit :
- Il se situe au niveau de la végétation actuelle du lido (côté étang)
Pente de l’ouvrage côté plage 5/1 (cette pente est une des caractéristiques principales de l’ouvrage, si elle n’était pas respectée, tout le sable entre l’ouvrage et la mer serait érodé rapidement)
Pente de l’ouvrage côté étang 3/2
Protection côté plage avec des galets
Côte du pied de l’ouvrage au 0 NGF
Côte du sommet de l’ouvrage à 3 NGF
Largeur en crête 5.9m
Il est constitué de sable limoneux
Il est recouvert de végétation et de ganivelles (piégeage de sable)
Il n’est réalisé qu’aux endroits où le lido est particulièrement fragilisé pour des raisons de coûts
Ce profil a été établi à partir d’études préalables, d’adaptation au milieu naturel considéré, de considérations financières, d’essais sur modèles réduits et d’essais sur le terrain. Cet ouvrage a donné des résultats satisfaisants à ce jour : alors que le lido n’a pas subi de dégâts au niveau de l’ouvrage, d’autres parties du lido ont été abîmées au cours des tempêtes qui ont suivi.
Le coût d'un tel ouvrage est estimé entre 2 000 et 3 000F le mètre linéaire.
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