LA DUALITE QUANTITE-QUALITE
La nature des problèmes d'eau rencontrés par le continent africain est en fait double : problèmes de quantité, très aigus pour l'ensemble des pays soudano-sahéliens, et problèmes de qualité généralisables à l'ensemble du continent. Ces deux problèmes sont intimement liés, car une amélioration de la qualité des eaux augmente naturellement le volume d'eau utilisable. Cependant les pays en voie de développement les traitent séparément, l'accent étant mis sur les problèmes de quantité.
Pour régler ces problèmes de quantité, l'opinion internationale est très favorable à une gestion par bassin versant et non par pays, qui éviterait les conflits d'ordre politique pour les pays exploitant les ressources d'un même fleuve. Elle permettrait également la coordination de différents projets et limiterait les gaspillages.
Mais ces problèmes de qualité se manifestent aussi par des problèmes de salinisation des terres irriguées. L'Egypte, la Namibie, le Maroc, l'Ethiopie et le Sénégal y sont confrontés. Elle correspond à une remontée du sel par capillarité dans les sous sols sous les terres irriguées et est très nocif pour les plantes. Pour l'instant la pollution de l'eau par l'agriculture reste très faible étant donné le niveau relativement bas d'utilisation des engrais et des produits phyosanitaires, des problèmes de ce type sont toutefois enregistrés en Afrique du Nord. Il faut toutefois noter certains problèmes de santé liés au développement de l'irrigation : certaines maladies telles que la schistosomiase et la malaria, sont transmises par des vecteurs en irrigation et constituent des fléaux de première importance en Afrique : environ 90 à 95% des décès dus à la malaria dans le monde sont concentrés en Afrique.
Enfin ils peuvent renvoyer aux impacts de constructions d'ouvrages ( tels les barrages ... ) ou la surexploitation des ressources en eau de surface : dépôts de matière en suspension en amont des barrages ou l'eutrophisation de mares et de lacs.
Mais globalement l'ensemble des pays du continent, mis à part certains pays du Nord comme l'Egypte (qui s'est dotée cette année d'une loi qui décrète illégaux les rejets de déchets industriels dans le Nil et prévoie la création une police pour l'environnement) , ne se soucie pas encore de ce genre de considérations environnementales ayant d'autres préoccupations plus primordiales et ne possédant de toute façon aucun des moyens financiers nécessaires pour y remédier.