Remarque sur les courbes de débit
Dans cette partie, nous allons donner les premières observations que l'on peut faire des courbes de débit. Elles nous permettront de définir plus précisément le phénomène d'éclusées.
Correspondance entre les courbes
Pour comparer l'allure de l'évolution des débits dans chacune des stations dont nous disposons, nous avons mis sur le même graphique les courbes de débit de Saint-Béat, Chaum, Valentine et Portet-sur-Garonne. Nous avons également mis sur le même tracé la courbe de hauteur d'eau enregistrée à Cazères. Il faut noter que nous avons multiplié les hauteurs par un coefficient dans le but de rendre la courbe plus lisible, et surtout pour que les variations soient bien visibles. La courbe de hauteur d'eau à Cazères n'a donc qu'une valeur qualitative et non quantitative. La figure suivante donne un exemple des variations de débit.
Nous remarquons immédiatement que les courbes de débit à Saint-Béat et à Chaum sont quasi identiques, avec un léger retard pour le débit à Chaum. La petite différence de débit est due à la confluence de la Garonne et de la Pique entre Saint-Béat et à Chaum. Cette caractéristique nous amènera à ne travailler qu'avec les enregistrements de Chaum. De plus, la distance entre les villages étant très courte, il y a peu de chance qu'il y ait de grandes différences entre les enregistrements des deux stations de mesure.
Les flèches A montrent un évènement qui se propagent tout au long de la Garonne. La montée des eaux, qui est la conséquence soit d'une crue naturelle, soit d'une éclusée, prend naissance dans la haute vallée de la Garonne puisqu'elle est déjà observable à Saint-Béat. Nous pouvons noter ici aussi que les caractéristiques de cette crue sont les mêmes à Saint-Béat et à Chaum, et donc que la Pique n'apporte pas de modification sensible. En revanche, nous voyons qu'à Valentine, le maximum de débit est moins marqué que sur les deux premières courbes, il s'est produit un léger amortissement naturel de la crue. L'étalement du maximum de la crue est encore plus visible à Cazères et à Portet-sur-Garonne. Nous remarquons également que l'amplitude de la crue est plus importante, on peut supposer que des crues du Salat et de l'Ariège se sont ajoutées à celle de la Garonne.
Au niveau des flèches B, nous observons une montée des eaux à Cazères et Portet-sur-Garonne, alors que durant les heures précédentes aucune montée significative des eaux n'a été enregistrée en amont de Cazères. Un tel évènement ne peut être dû qu'à un crue naturelle ou à une éclusée sur le Salat ou sur l'Ariège, mais en aucun cas à une éclusée pratiquée sur la Garonne. Il pourrait toutefois s'agir d'un lâcher d'eau fait depuis la retenue de Saint-Vidian, mais cela paraît très peu probable.
Remarque sur le fonctionnement de l'usine de Palaminy
Sur les courbes de débit présentées précédemment, des variations régulières de hauteur d'eau sont visibles à Cazères (flèches C). Ces variations se propagent jusqu'à Portet-sur-Garonne puisque nous pouvons également voir des oscillations régulières du débit, de même fréquence que celles observées à Cazères. Les deux graphes suivants montrent ces variations en hiver et en été.
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Que ce soit à des périodes de fort débit ou à l'étiage, l'amplitude des variations de hauteur d'eau à Cazères reste toujours autour de 10 cm. Par contre, la fréquence des oscillations passe de quatre fois par jour à l'étiage à six fois par jour en hiver. Par ailleurs, l'amortissement naturel des variations de hauteur d'eau et donc de débit est beaucoup plus important en été qu'en hiver. En effet, en hiver, nous retrouvons des variatons de l'ordre de 10 m3/s à Portet-sur-Garonne, avec la même fréquence qu'à Cazères, alors qu'en été, les variations de débit ne sont pas aussi régulières à Portet-surGaronne qu'à Cazères. Ne disposant pas des enregistrements de débit de la station de Roquefort-sur-Garonne, station qui se trouve sur le Salat juste en amont la confluence entre la Garonne et le Salat, nous ne pouvons pas conclure sur la provenance de ces oscillations, néanmoins, il semble peu probable que de telles variations soient dues à des éclusées pratiquées sur le Salat. En fait, la station de mesure de Cazères se trouve à l'aval immédiat de l'usine de Palaminy, et elle est certainement soumise aux variations de débit causées par le fonctionnement de la centrale hydroélectrique.